La restauration de demeures anciennes est la spécialité de Philippe de la Chapelle. Il connaît tout du tuffeau et a participé à l’élaboration d’un guide technique destiné aux particuliers et aux artisans.
« C’est l’outil qu’il nous fallait l Le document est illustré. Ça a de l’allure donc c’est très intéressant pour expliquer aux clients un certain nombre de règles sur l’habitat en tuffeau. » Philippe de la Chapelle est pleinement satisfait. Ce guide technique, il l’attendait. Son entreprise salarie onze personnes. Le siège est à Saumur et l’atelier de production à Beaufort-en-Vallée.
Il a la passion des artisans amoureux de leur métier. Lui, c’est la taille de pierre et la cheminée d’art : « J’ai repris l’entreprise Hardet en 2007 et J’ai été élu meilleur repreneur du Maine-et-Loire en 2009 ». Le journal de 13 heures de TF1 et l’émission « Midi en France » de France 3 l’ont vu représenter le métier avec brio.
Trois ans d’études sur une maison-test
C’est donc tout naturellement qu’il a intégré le groupe de travail lancé par le Parc naturel régional (PNR) pour établir un document de référence technique sur le bâti en tuffeau. Ce précieux guide technique vient de sortir (lire ci-dessous) mais pour l’entrepreneur, ce n’est pas fini : « Je travaille encore avec un laboratoire des Ponts-de-Cé. Il effectue des relevés en permanence sur le comportement thermique d’une maison-test. » Car rénover son habitation en tuffeau implique de penser au confort thermique. Philippe de la Chapelle veut apporter un conseil personnalisé dans ce domaine : « L’idée est qu’on fasse au client une proposition basée sur des résultats. On fait trois ans d’études avec le laboratoire. Les propositions que je vous fais en tant que client potentiel, c’est en connaissance de cause sur votre bâtiment et pas sur celui du voisin. » Il travaille aussi sur l’isolation des bâtiments : « Le chanvre va réguler la totalité de l’humidité de la maison durant l’hiver en l’absorbant. L’été, Il la restitue pour rafraîchir l’air. »
Il se désole en découvrant les dégâts de l’Histoire : « À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont amené le béton dans la construction. Il ne restait qu’un seul tailleur de pierre à Saumur. On bétonnait tout ! Progressivement le Saumurois a fait renaître le métier. » Heureusement le bon virage est désormais pris. Reste aux professionnels à se former car peu d’entre eux maîtrisent les techniques très spécifiques du bâti ancien. Quant aux particuliers, ils sont de plus en plus sensibilisés à la question. Le guide du Parc naturel les y aidera. Philippe de la Chapelle confirme : « Aujourd’hui, on peut dire qu’on sauve des maisons. »
Rénover son habitation sans faire d’erreur
Le Parc naturel régional publie un guide technique destiné aux particuliers et aux professionnels. Un outil très attendu pour éviter les erreurs graves, sources d’ennuis ultérieurs coûteux. Après le concours sur la maison passive ligérienne lancé par le Parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine, une réflexion et un travail de fond ont été menés sur le thème « Le bâti en tuffeau pour aujourd’hui et demain ».
Penser à l’avenir
Un guide vient de sortir. Il s’articule en quatre rubriques : développer la connaissance du bâti ancien ; aborder les techniques de restauration de bâtiment ancien (traiter l’humidité, tuffeau et enduits…) ; comprendre le comportement thermique du bâti et son amélioration (comment isoler un mur ou un plancher…) ; appréhender les futurs enjeux de la rénovation du bâti (composer avec le solaire, pérenniser son projet de réhabilitation). Ce référentiel technique est conçu sous forme de fiches Illustrées. Très abordables, simples, elles répondent aux questions essentielles et donnent l’avis d’un spécialiste formé aux techniques du bâti ancien. L’Idée est de donner au particulier les premiers conseils pour mener son projet de réhabilitation dans les règles de l’art. L’objectif sera d’améliorer le confort thermique en respectant la nature particulière de la pierre de tuffeau. Les professionnels insistent sur la nécessité de penser à la réhabilitation comme un projet susceptible d’évoluer. Penser à l’avenir, les enfants à venir, le vieillissement et la perte d’autonomie…
L’architecte du PNR peut guider et accompagner le particulier dans ses travaux. Le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE), l’association Allsée, l’Agence locale de l’énergie… sont autant de partenaires de bons conseils, consultables gratuitement.
Source : Fabienne Trélat – Courrier de L’Ouest